Brumaire

Françoise Morvan

Brumaire n’évoque pas seulement les brumes de novembre mais aussi la violence du pouvoir à quoi résister : par ces automnes noirs de l’âge adulte, la force des trahisons, des angoisses et des disparitions donne l’impression de descendre vers la Toussaint, étrange fête des morts où l’absence est celle même de ceux qui la célèbrent. Passent les personnages issus du légendaire des ombres, chasseurs, braconniers, et morts encore présents par leur histoire dans le grand mémorial silencieux du cimetière.

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18,00

Brumaire s’inscrit dans un ensemble intitulé Sur champ de sable qui reprend ces thèmes et ces images mais peut être lu de manière indépendante.

Sur champ de sable:

« C’est à partir d’observations qui auraient pu être celles de n’importe qui, pour peu que la mémoire s’empare d’instants inscrits dans l’immédiateté de la présence au monde, que je me suis mise à écrire Sur champ de sable : quelque chose comme une recherche du temps perdu mais sans narrateur, sans je lyrique, sans autre lien que la traversée du temps.

Le livre est sorti d’un rêve qui faisait d’un vieux conte entendu par un jour de neige la matrice d’une vie par la suite diffusée à partir de ces images clés : le blanc d’un jour de neige, le rouge du charbon brûlant dans la salamandre, le noir des branches de cerisier et la transparence d’un jour d’avril après la neige.

Le rouge est revenu sous forme de dominante dans le premier livre, qui évoque ces étés d’enfance au cours desquels tout monte vers les fêtes de l’assomption et le brasier lancé vers la nuit, puis redescend vers l’angoisse du départ, plus violent aux jours de fin d’enfance. Je l’ai intitulé Assomption en jouant sur le double sens du terme.

La transparence froide et trouble s’est imposée pour ces jours d’adolescence qui s’étirent comme autrefois en Bretagne ces journées de lessive au lavoir, brutales et pleines d’une force trop vive, et la moindre parole s’inscrit dans la mémoire comme dans la glace. Le titre, Buée, fait allusion au vieux mot employé pour la lessive.

Par ces automnes noirs de l’âge adulte, la force des trahisons, des angoisses et des disparitions donne l’impression de descendre vers la Toussaint, étrange fête des morts où l’absence est celle même de ceux qui la célèbrent. Brumaire n’évoque pas seulement les brumes de novembre mais aussi la violence du pouvoir à quoi résister.

Enfin, la blancheur de l’âge et celle de ces jours de décembre au cours desquels il faut revenir pour vider une maison d’enfance et en finir avec ses souvenirs se sont assemblées pour donner à Vigile de décembre cette espèce de douceur méditative inspirée aussi par des rituels religieux en voie de disparaître.

Et reste le gris de la poussière sur les couleurs passées des objets que l’on vend aux enchères, vieux jouets, livres d’enfants, vestiges des vieux rêves sortis des contes redits avant même le temps de la mémoire. Ce qui pourrait sembler n’être que l’histoire d’une vie par hasard inscrite à partir d’un lieu sans importance, une vieille maison d’un village de Bretagne, est aussi ce legs d’une inconnue qui a trouvé son héritage dans la poésie baroque et la mise en miroir des images par la rigueur des quatrains, héritage perdu, dont pourtant restent encore des traces comme de ces blasons usés où se voient des symboles sur champ de sable. »

Françoise Morvan

Informations complémentaires

Poids 0,475 kg
Dimensions 13 × 20 × 1 cm
Auteur

Françoise Morvan

ISBN

978-2-490982-03-5

Pages

152

Date de parution

01/10/2019

Tirage

Le tirage de Brumaire, achevé d’imprimer sur Munken pure rough en avril 2019 sur les presses de Média Graphic à Rennes pour le compte des Éditions Mesures, a été limité à quatre cents exemplaires numérotés de 1 à 400 signés par l’auteur.