Au début du XXe siècle, Yvonne Kerdudo, née à Ploumilliau en 1878, s’installe dans une petite ville du Trégor intérieur, au nord de la Bretagne. C’est chez elle qu’elle crée un studio où prendre et développer ses photographies sur plaques de verre.
La guerre éclate : les femmes se font photographier avec leurs enfants pour adresser un signe de présence à l’homme parti au front ; les hommes, avant de partir, se font photographier pour laisser un souvenir à leur famille, et ces minces plaques de verre portent toute la mémoire de vies le plus souvent laissées sans nom.
Les soixante images choisies par Françoise Morvan dans cet immense fonds sauvé par miracle forment une fresque où se lit une protestation d’autant plus bouleversante que silencieuse contre la folie de la guerre. Entre poème et prose, les textes offrent un contrepoint à ces images sensibles.