Abonnement 2021-2022

LA SAISON III (2021-2022)

Nous ouvrons notre troisième saison, notre troisième campagne d’abonnement.
Quel bilan tirons-nous de nos deux premières années ? Un immense regret : celui de ne pas avoir commencé avant, avec un peu plus de force et de jeunesse que nous n’en avons aujourd’hui. Mais la certitude que, ce que nous avons entrepris là, nous devons le faire, et que la marge de liberté gagnée est plus précieuse que tout.

Ekatérina Ivanovna, suivi de Requiem vous sera proposé à 12€ au lieu de 20€ si vous souscrivez un abonnement à la saison 3. Cette option vous sera proposée à l’étape de validation de votre panier.

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LA SAISON III (2021-2022)


Nous ouvrons notre troisième saison, notre troisième campagne d’abonnement.
Quel bilan tirons-nous de nos deux premières années ? Un immense regret : celui de ne pas avoir commencé avant, avec un peu plus de force et de jeunesse que nous n’en avons aujourd’hui. Mais la certitude que, ce que nous avons entrepris là, nous devons le faire, et que la marge de liberté gagnée est plus précieuse que tout.


Nous nous sommes voulus aussi libres et responsables pour la fabrication et le destin des livres que nous vous proposons qu’au moment où nous les concevons et nous les écrivons — qu’ils soient traduits ou non. Et, ce qui est sûr est que Mesures nous permet de ne pas distinguer écriture dite personnelle et traduction.
Mesures a fait que nos lecteurs sont devenus, quasiment tous, nos amis, même si nous ne les connaissons évidemment pas tous. Je veux dire qu’avec une majorité d’entre eux, nous sommes entrés en contact, ne serait-ce qu’au moyen d’une dédicace, d’un petit mot, et que, du fait que tous les volumes sont numérotés, ils ont, chacun, leur existence propre. Or, publiant jusqu’à présent cinq livres par an, — des livres tirés d’abord à 400 puis à 500 exemplaires, — nous avons décidé qu’il fallait réimprimer tous les titres de la première année. Le Dernier départ, de Guennadi Aïgui et les quatre volumes de Sur Champ de sable de Françoise Morvan. Et, nous avons également réimprimé les Poèmes et proses de Daniil Harms. Nous l’avons fait en traversant la pire période possible puisque toutes les librairies étaient fermées et que, quand elles ont rouvert, les rencontres publiques étaient interdites, alors que, nous, c’est surtout lors des rencontres que nous pouvons faire connaître nos livres.

Nous croyons plus que jamais au système de l’AMAP, au système de l’abonnement, qui est, justement, celui de l’amitié et de la confiance. Vous ne connaissez pas les auteurs ou les livres que nous vous proposons, ou, quand il s’agit de textes non-traduits, vous ne les avez pas lus (par force, puisqu’ils sont inédits), mais vous nous connaissez et vous nous faites confiance. Cette confiance est ce qui autorise le partage, et le partage est ce qui permet de faire vivre nos livres.
Cette année, avec dix livres, nous avons ouvert une forme d’abonnement « à la carte ». Vous pouvez choisir cinq livres sur les dix, quelle que soit la saison : c’est vous, en quelque sorte, qui composez votre panier. Cet abonnement à la carte, pour notre troisième saison, non seulement nous le garderons mais nous le développerons.

Notre troisième saison sera pourtant un peu différente des deux autres.

D’abord, parce qu’elle comportera sept livres et non cinq.

Et ensuite parce que, jusqu’à présent, toutes les maquettes et les couvertures étaient faites par Françoise Morvan. Or, cette année, le premier livre de la saison sera Les Douze d’Alexandre Blok, le poème majeur de la Révolution russe. Alors que j’essayais de le traduire depuis la fin des années 80 sans y arriver, je l’ai traduit grâce à l’impulsion que m’a donnée Christian Olivier (des Têtes Raides), qui est un grand amoureux de la poésie russe et qui prépare un spectacle sur la poésie de la révolution. Du coup, c’est lui qui va faire la maquette, et les illustrations, et, comme nous l’avons proposé pour les Contes de Bretagne avec la voix de Françoise, il y aura un QR code, avec sa musique et sa voix.
Et puis, nous allons, à la place d’un livre, en publier deux, plus courts, deux petits volumes qui mettent fin pour l’un et pour l’autre à des années de recherche : pour Françoise, c’est un ensemble de quatrains, Pluie, qui raconte une année à partir de petits instants brillants de pluie (manière aussi de prolonger Sur champ de sable où les quatrains relaient la poésie baroque). Quant à moi, je rassemble sous le titre d’Orbe tous les sonnets (qui sont tout sauf des sonnets français) que j’ai écrits depuis des années (et souvent publiés sur ma page Facebook). Ces deux livres sont proposés ensemble à l’abonnement, mais ils pourront, bien sûr, être achetés séparément.

Dans le cadre de l’abonnement habituel, il y aura un livre de Françoise : sa traduction de La Folie Tristan — un poème médiéval magnifique qui met en scène Tristan grimé en fou errant pour voir Iseult retenue par le roi Marc à Tintagel. Refusant de le reconnaître sous son déguisement, Yseult l’amène à dérouler leur histoire, épisode après épisode, comme on fait émerger des eaux profondes de la mémoire la vérité forclose. Le livre sera bilingue, — la traduction de Françoise étant donnée en vis-à-vis du texte en français médiéval.

Ensuite, ce sera un autre texte de Françoise, L’Oiseau-Loup, un récit qui sera lu au Théâtre National Populaire de Villeurbanne (pas tout le texte !) au mois de janvier 2022. L’Oiseau-Loup évoque l’amitié de deux jeunes adolescents dans une Bretagne où le monde traditionnel achève de s’effondrer. Derrière le monde en place et le poids de l’église et de l’école, ils trouvent dans la recherche des vieux chanteurs, des braconniers et des paysans pauvres rejetés à la marge l’espoir de pouvoir vivre libres.

Il y aura aussi un recueil double (cette fois en un seul livre), de Kari Unksova (1941-1983). Une femme qui n’a jamais rien (ou quasiment rien) pu publier en URSS, parce que rien de ce qu’elle écrivait ne correspondait à la littérature autorisée et parce qu’elle était impliquée dans tous les combats de la dissidence — et, en particulier, dans les combats féministes. Elle a été assassinée en 1983. Je raconterai comment je me suis trouvé dépositaire de cinq manuscrits dactylographiés qu’elle considérait elle-même comme ses œuvres complètes. La Russie l’été est le dernier de ces volumes, et c’est un livre majeur. Ces poèmes, publiés en édition bilingue, sont suivis d’une Autobiographie qui est un autre texte majeur de Kari Unksova.

Et donc, non pas cinq livres, mais six (en cinq livraisons). Et puis un autre : le metteur en scène Julien Gosselin s’est pris de passion pour Léonid Andréïev, et il propose un spectacle épique qui regroupe plusieurs pièces dans ma traduction : Requiem, une pièce écrite en 1916, et Ékaterina Ivanovna, qui avait défrayé la chronique en 1912. Ékaterina Ivanovna n’est plus disponible chez Corti. Ma traduction de Requiem était inédite. Pour Mesures, c’était l’occasion de poursuivre la publication du théâtre d’Andréïev, commencée avec La Vie de l’Homme, et de proposer un volume qui regroupe les deux pièces qui seront jouées à travers toute la France (et ailleurs en Europe).

Vous offrir sept volumes pour 100 euros tout compris, ce n’était pas possible. Voilà ce que nous avons décidé : nous proposons un abonnement à cent euros, pour cinq livraisons — les cinq livraisons que j’ai dites. Les Douze, La Folie Tristan, L’Oiseau-Loup, La Russie l’Eté, Pluie et Orbe. Et pour tout abonnement, nous vous proposons, si vous le souhaitez, pour 12 € euros supplémentaires (frais d’envoi compris), d’ajouter Ékaterina Ivanovna suivi de Requiem — volume qui, tout seul, sera proposé à la vente pour 20 €.

Mais vous pourrez aussi vous abonner à la carte : acheter cinq titres (Orbe et Pluie comptant toujours pour un) sur les dix-sept que nous proposerons dorénavant. Et si vous choisissez cette formule d’abonnement, là encore, pour 12 euros, vous pourrez prendre, en sixième livre, Ékaterina Ivanovna.
Tel est donc le programme de la troisième saison des Éditions Mesures qui ont franchi le cap de ces deux années désastreuses, et de cela nous sommes infiniment reconnaissants à nos lecteurs.


André Markowicz,

mai 2021.