Léonid Andréïev est né 1871, dans une ville de province, Oriol. Très tôt orphelin de père, il a connu une enfance et une jeunesse de misère et de privations. Tout jeune adolescent, histoire de s’éprouver, il s’allonge sur les rails, au passage d’un train et cette folie n’est pas une folie, mais bien l’image de toute sa vie, et de toute son œuvre : une recherche absolue des limites, au prix même de sa vie (il est passé par plusieurs tentatives de suicide et il est mort, en 1919, d’une insuffisance cardiaque liée à cette aventure enfantine.) — Ses premières publications sont remarquées, au tout début des années 1900, par Maxime Gorki, avec qui il se lie d’une amitié profonde et orageuse (ils se brouilleront en 1907). Chacune de ses nombreuses nouvelles est une découverte, chacune ou presque suscite des polémiques, des scandales, mais le « Rire rouge » ou « La vie de Vassili Fiveïski » , par la violence et l’énergie à la limite du fantastique de leur description remportent un immense succès.
À la centaine de nouvelles qu’il écrira au cours de sa vie répondent une quarantaine de pièces de théâtre, chacune, là encore, créant une forme nouvelle et portant la même énergie. Ses pièces, souvent traduites en allemand et en anglais dès leur publication, ont été jouées dans les plus grands théâtres de Russie, tant à Moscou qu’à Saint-Petersbourg, par les plus grands metteurs en scène de leur temps, comme Stanislavski et Meyerhold, qui révolutionnent la scène en les montant.
En 1905, Andréïev avait appelé de ses vœux un profond changement de régime, puis, au fil des années, s’était graduellement éloigné des cercles bolchéviks. Il rejette radicalement le coup d’Etat d’Octobre 1917 et meurt en exil. Il avait publié lui-même une édition de ses œuvres en 1912 (ses dernières œuvres restant, du coup, non rassemblées). Une grande partie de ses pièces reste, aujourd’hui encore, introuvable en Russie même.
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