Abonnement 2025

Mesures, notre maison, aussi étrange que cela nous paraisse, à Françoise Morvan et à moi, continue son chemin. Étrange, déjà, parce que, dans l’inquiétude qui ne fait que croître, dans les catastrophes qui frappent nos voisins et se rapprochent toujours, nous pouvons continuer.

Mais l’idée de fonder une maison d’édition, – de construire une maison, – était tout sauf circonstancielle. Surtout une maison pareille, qui rassemble, sans distinguer les genres, sans distinguer les langues, nos propres livres, que ces livres sont divers, mais que, tous, ils nous sont indispensables, et, tous, ils se répondent. Quel rapport, pourrait-on croire, entre une pièce de Léonid Andréïev et Brumaire ou L’Oiseau-loup ? Il serait vain de l’expliquer, de le traduire en mots, mais disons ça : nous publions des textes libres, des textes pour lesquels l’exigence de liberté est première. Et les auteurs que nous traduisons, tous, ont, d’une façon ou d’une autre, été des hommes et des femmes libres.

Nous continuons, comme nous l’avons fait dès le début, hors des chemins habituels de l’édition. Des tirages limités, des livres signés et numérotés, pas de diffuseur, – un rapport de gré à gré avec nos lecteurs et avec les libraires, et, pour les libraires, les mêmes conditions : pas de dépôt, mais 40% de marge dès le deuxième livre acheté. Et, bien sûr, notre système AMAP, – l’abonnement, qui est le fondement même de notre maison. L’abonnement, c’est-à-dire l’appel au compagnonnage sur une année, puisque vous recevrez un livre tous les deux mois, et l’appel à la confiance curieuse, dès lors que, la plupart du temps, vous ne saurez rien du livre que nous vous proposons de découvrir sinon son titre, mais… vous saurez que c’est Mesures qui vous le propose. Là est pour nous l’essentiel. Nous n’avons pas seulement des lecteurs mais des compagnons.

Cette année aussi, donc cinq livres, à partir de la fin janvier.

100,00

Mesures, notre maison, aussi étrange que cela nous paraisse, à Françoise Morvan et à moi, continue son chemin. Étrange, déjà, parce que, dans l’inquiétude qui ne fait que croître, dans les catastrophes qui frappent nos voisins et se rapprochent toujours, nous pouvons continuer.

Mais l’idée de fonder une maison d’édition, – de construire une maison, – était tout sauf circonstancielle. Surtout une maison pareille, qui rassemble, sans distinguer les genres, sans distinguer les langues, nos propres livres, que ces livres sont divers, mais que, tous, ils nous sont indispensables, et, tous, ils se répondent. Quel rapport, pourrait-on croire, entre une pièce de Léonid Andréïev et Brumaire ou L’Oiseau-loup ? Il serait vain de l’expliquer, de le traduire en mots, mais disons ça : nous publions des textes libres, des textes pour lesquels l’exigence de liberté est première. Et les auteurs que nous traduisons, tous, ont, d’une façon ou d’une autre, été des hommes et des femmes libres.

Nous continuons, comme nous l’avons fait dès le début, hors des chemins habituels de l’édition. Des tirages limités, des livres signés et numérotés, pas de diffuseur, – un rapport de gré à gré avec nos lecteurs et avec les libraires, et, pour les libraires, les mêmes conditions : pas de dépôt, mais 40% de marge dès le deuxième livre acheté. Et, bien sûr, notre système AMAP, – l’abonnement, qui est le fondement même de notre maison. L’abonnement, c’est-à-dire l’appel au compagnonnage sur une année, puisque vous recevrez un livre tous les deux mois, et l’appel à la confiance curieuse, dès lors que, la plupart du temps, vous ne saurez rien du livre que nous vous proposons de découvrir sinon son titre, mais… vous saurez que c’est Mesures qui vous le propose. Là est pour nous l’essentiel. Nous n’avons pas seulement des lecteurs mais des compagnons.

Cette année aussi, donc cinq livres, à partir de la fin janvier.

UN AN DE GUERRE, PARTAGES 2022

Nous avions publié une année des chroniques que tiens sur Facebook, celles de l’année 2015-16. Mais le cours de ce journal ouvert a été bouleversé par l’invasion russe de l’Ukraine lancée le 24 février 2022.

J’ai eu besoin de traduire ce qui me venait des médias de langue russe, – de le traduire pour essayer, dans le feu même de l’action, de le comprendre. Pour garder, aussi, la mémoire de ceux qui ont donné leur vie dans leur combat contre la dictature, malgré les faux espoirs, malgré l’aveuglement, dans ce déchaînement de haine et de violence. C’est à quoi s’étaient opposés aussi, en leur temps, comme il l’avaient pu, les écrivains que j’avais traduits pour les éditions Mesures. Et ce témoignage était aussi une manière de mettre mes pas dans leurs pas. C’est par ce témoignage que nous commencerons.

ROMÉO ET JUILIETTE, traduit par Françoise Morvan

« Pourquoi traduire Roméo et Juliette ? » se demande-t-elle ? « Tout simplement parce qu’aucun traducteur français à ce jour n’a respecté la forme si particulière de cette pièce qui s’ouvre par un sonnet et se poursuit comme un long poème : tantôt blanc, tantôt rimé, ce vers rapide et tonique qu’est le pentamètre iambique laisse place à quelques scènes en prose – et c’est bien contre la lourdeur de la prose, contre la bêtise, la vulgarité, la noirceur du monde que s’élève ce long chant ciselé à la gloire de la joie et de l’amour. »

Ce livre s’inscrit dans la continuité des Sonnets de Shakespeare que nous avons, elle et moi, traduits et publiés pour notre Saison IV.

LA QUATRIÈME PROSE

En 1928, Ossip Mandelstam (1891-1938 avait été accusé à tort de plagiat pour une traduction. Il demanda justice et ne trouva qu’indifférence et lâcheté.

Au-delà de ce sinistre épisode, si révélateur du fonctionnement de la machine à broyer qu’était devenue l’institution littéraire de la nouvelle URSS, au-delà même des réflexions sur le monde de l’édition, La Quatrième Prose, que Mandelstam écrivit entre 1930 et 1932 (sans, bien sûr, le moindre espoir de publication), donne à comprendre à quel feu se forge le pouvoir de résistance de la poésie.

C’est à partir de La Quatrième Prose, quand il comprit qu’il ne pouvait avoir aucun rapport avec le monde littéraire soviétique, que Mandelstam se remit à écrire de la poésie. Il n’en avait plus écrit depuis 1925. C’est dans La Quatrième Prose que Boulgakov trouve la langue du personnage central du Maître et Marguerite.

LA COURSE

Nous avons traduit Le Maître et Marguerite, le chef d’œuvre de Boulgakov, aux éditions inculte. Mesures vous propose une pièce, connue sous le nom de La Fuite, mais que nous préférons nommer La Course (le mot russe recouvre les deux notions), – écrite pendant dix ans, toujours remaniée et toujours interdite.

Elle évoque en huit « rêves » la destinée tragique et carnavalesque de Russes blancs qui ont fui la dictature soviétique (le sous-titre original était Les Parias). Au cœur de la pièce se trouve une représentation de leur situation : une course de cafards absurde, ridicule et cruelle qui explique le titre choisi par Boulgakov.

CLAIR SOLEIL DES ESPRITS, de Françoise Morvan

Ce livre, Françoise ne l’a pas écrit, elle en a rassemblé les textes et les a présentés. Elle explique : « À la fin du XVIe siècle, entre la Renaissance et le Classicisme, s’ouvre une période miraculeuse de la poésie – une période au cours de laquelle se répondent les voix de ces personnages mystérieux que furent Philippe Desportes, Jacques Davy du Perron, Étienne Jodelle, Agrippa d’Aubigné (pour ne citer que les moins oubliés), le fantasque Vauquelin des Yveteaux, le sarcastique sieur de Sigogne, le sombre Jean-Baptiste Chassignet, puis Étienne Durand et Théophile de Viau, l’un brûlé en place de Grève, l’autre brûlé en effigie avec ses livres…

Engloutis sous les flots d’une poésie prolixe, leurs plus beaux poèmes ont souvent tendance à se perdre, mais, mis en lumière et assemblés, il forment un chœur auquel viennent se joindre les sonnets de Pétrarque, de Shakespeare, de Camoëns et de Garcilaso de la Vega, donnant l’impression de voir naître la plus grande poésie de l’Europe.

Ce livre s’inscrit dans la continuité des Sonnets de Shakespeare, de Roméo et Juliette, de Sur champ de sable et de Pluie, publiés aux éditions Mesures. »

*

Cinq livres, – qui prolongent et enrichissent les vingt-sept que nous avions publiés.-

Une chose est de les avoir écrits, traduits, construits. Autre chose est de vous les présenter – de les éditer, en choisissant pour tous, cette fois, le même papier (celui des Partages et des Sonnets) avec la même charte graphique, conçue par Françoise, avec ses illustrations de couverture, différentes d’année en année. – Autre chose encore est de les faire vivre. C’est là que nous avons besoin de vous. Abonnez-vous.

Les prix du papier, et les prix de la poste continuent d’augmenter, et, nous, nous maintenons notre abonnement au prix de 100 € pour la France métropolitaine. Il reste à 120 € pour la zone euro et à 150 € pour le reste du monde. Il va de soi que vous pouvez toujours acheter, au prix de l’abonnement, les livres de chaque Saison, ou opter pour « l’abonnement à la carte » (acheter cinq livres de Mesures, quels qu’ils soient).

Ce n’est pas pour dire, mais, cette année, ça vaut vraiment le coup de s’abonner, parce que, si j’additionne le prix de nos cinq livres, j’arrive à 111 € – et, ça va de soi, les frais de port sont offerts.

André Markowicz, décembre 2024