François-Marie et Perrine Luzel

FRANÇOIS-MARIE LUZEL

François-Marie Luzel s’est trouvé à la lisière de deux mondes et en a assumé les conséquences. Né en 1821 dans une famille paysanne du Trégor et mort en 1895, il a été l’un des pionniers de la collecte de littérature orale en France et a recueilli des centaines de contes, de chansons populaires, de manuscrits de théâtre populaire breton (c’est à lui que l’on doit de connaître ce genre disparu).

Ouvert à tous les travaux de recherche et soucieux de transmettre la parole vive du peuple, il s’est heurté aux nationalistes qui la trahissaient. Il a, non sans courage, dénoncé les falsifications du Barzaz Breiz (qui fait encore office de bible du nationalisme en Bretagne), ce qui lui a valu d’être ostracisé : ainsi s’explique que son immense collecte soit si longtemps restée reléguée dans la poussière des bibliothèques.

Républicain et bretonnant de naissance, il s’est gardé des délires celtomaniaques, de l’instrumentalisation du breton et de la haine antifrançaise qui faisait de la quête folklorique une quête des origines en Bretagne. Au contraire, simple, ouverte et franche, sa collecte est toujours à redécouvrir.

 

PERRINE LUZEL

François-Marie Luzel a été assisté dans ses recherches par ses sœurs, et notamment sa sœur Perrine (1829-1915) dont il a tenu à souligner le rôle à la fin de sa vie : on lui doit les Contes du boulanger qui ont été édités en 1995 par Françoise Morvan et qui donnent une image passionnante de l’évolution du conte en milieu urbain à la fin du XIXe siècle.